Racines communes : Regards sur Lafite
Tresser nos saules pour créer de nouvelles perspectives.
Une fois par an, nous invitons un photographe à venir interpreter Château Lafite Rothschild. Cette année, Antti Laitinen.
Tresser nos saules pour créer de nouvelles perspectives.
Une fois par an, nous invitons un photographe à venir interpreter Château Lafite Rothschild. Cette année, Antti Laitinen.
Depuis son enfance dans la forêt finlandaise, Antti a mûri une pratique mêlant Land Art et photographie. La nature est à la fois son canevas et sa palette : Antti agence le matériau brut du paysage pour créer des installations éphémères qu’ils immortalisent en les photographiant. Il parle de ses oeuvres comme de “Broken Landscapes”.
À Lafite, son regard s’est naturellement posé sur les saules centenaires qui bordent notre jardin. Representés dans la gravure ornant les étiquettes de notre grand vin, ces arbres reverdissent chaque printemps, créant sous leurs rideaux de feuilles des cavernes de quiétude.
En collaboration avec notre équipe de jardiniers, en équilibre sur des échelles pendant une semaine entière, il a taillé et tressé les souples branches de nos saules. Le résultat ? Une parfait lucarne ronde qui troue la canopée. Elle laisse rentrer le soleil et nous permet de voir le ciel.
Parfatiement intégrée au paysage, amenée à disparaître avec le changement de saison, cette lucarne ouverte dan les rideaux de feuille est le témoin d’une intervention humaine subtile, transformant, sans en altérer le cours, la nature en paysage.
Cette intervention mesurée sur son environnement fait écho au travail de nos vignerons à Lafite. Le séjour de d’Antti fut donc propice à de longues et passionnantes conversations.
En Finlande, Antti chasse et pratique la cueillette pour se nourrir du printemps à l’automne. Le reste de l’année, il fait nuit 24 heures sur 24 et la neige recouvre tout. Ça ne l’empêche pas de continuer à se baigner dans une mer à 10 degrés ! Cette vie en communion avec les éléments en fait un être profond, qui n’élude aucune grande question.
Comment élever des enfants, comment créer une oeuvre qui dure, qu’il s’agisse d’art ou de vin : nos discussions, comme ses lucarnes ouvertes dans nos saules, nous ouvrirent de fertiles perspectives.
Celles-ci demeurent alors même que les ouvertures tressées dans la canopée, après avoir survécu de longs mois après le départ d’Antti, ont elles progressivement disparu à l’automne.