Assemblage
Un petit tour à travers des racines notables.
Quelques notes et anecdotes, sur des sujets variés, tous bien sûr liés à la terre et par un thème commun, dont nous espérons que chaque gorgée apportera du corps à l’histoire.
Un petit tour à travers des racines notables.
Quelques notes et anecdotes, sur des sujets variés, tous bien sûr liés à la terre et par un thème commun, dont nous espérons que chaque gorgée apportera du corps à l’histoire.
Et pour notre Journal, on essayera de faire de même : collecter des anecdotes sur des personnages variés, tous bien sûr liés par un thème en commun. On n’obtiendra peut-être pas la douceur et la souplesse propres à nos vins, mais nous espérons quand même que chaque gorgée apportera du corps à notre histoire.
En 1871, un hiver particulièrement rigoureux frappa la Gironde et fit plonger les températures jusqu’à -14°C pendant les quatre premiers jours de janvier. La Garonne était congelée, la glace s’étendit jusqu’aux ponts mêmes de Bordeaux et un tiers des vignobles du Médoc gela jusqu’aux racines.
Et pourquoi pas ? Surtout avec une équipe à l’allure tellement chic dans son uniforme bleu et jaune et, au premier rang, le Jéroboam en tant que joueur-remplaçant (et animateur de troisième mi-temps) lors de la Saison 1999-2000. Intrigué ou intriguée? L’histoire complète de La Ligue Lafite et de la Liga Sudamericana vous sera présentée dans une prochaine édition…
Citons, par exemple, le célèbre dramaturge Jean-Baptiste Racine, dont le nom ne saurait être plus approprié :
“La principale règle est de plaire et d’émouvoir. Toutes les autres ne sont faites que pour parvenir à cette première.”
S’inspirant de l’auteur mentionné ci-avant, en 1965 Gabriel Fauré composa la pièce chorale “Cantique de Jean Racine”. Parmi ses élèves, on comptait le jeune compositeur Maurice Ravel qui, entre beaucoup d’autres, créa l’envoûtante pièce “Le jardin féerique”. À son tour, “le jardin féerique” fait partie de la bande sonore du film de 2017 Call Me By Your Name. Cette même bande sonore comprend trois chansons de Sufjan Stevens, auteur-interprète américain qui composa aussi la chanson “Chicago” incluse dans l’album Illinois. Et c’est justement à Chicago, Illinois, que se trouve un bâtiment au numéro 77 de West Wacker Drive, conçu par le célèbre architecte espagnol Ricardo Bofill, le créateur du magnifique chai circulaire soutenu par 16 colonnes situé au Château Lafite Rothschild et achevé en 1987. En voilà un beau système radiculaire !
“Y avait un de ceux qui s’y entendent sur les choses de la terre, ou, du moins ils le disent, un professeur, quoi, et payé par le gouvernement. Il avait loué une petite ferme. Elle était proprette, ordonnée, bien en ligne et régulière de belle verdure grasse. De la vigne, des mûriers, un petit pré, des cerisiers… tu vois. Bon. Mon professeur il s’y met. Ah, pour ça, il s’y met. Il tombait la veste, il tombait le gilet, il retroussait les manches et en avant. Au bout d’un an ça a été un désert. Un désert, je te dis. Il leur avait pris un dégoût, à tous ces arbres… ça faisait peine. Plus de cerises, plus de vignes, plus de pré. Tout ça, ça vomissait la vie. Et un peu de ci, et une pincée de ça, et cette branche doit aller de là… il mettait les raisins dans des petits sacs de papier ; oui c’est comme ça. Maintenant, si tu voulais la reprendre sa ferme, on te la donnerait que tu ne la voudrais pas : c’est tout mort. Tu le vois cet homme, le médecin des racines, avec son gros livre à la main ? Ça s’apprend pas dans les livres, ça.”
— Jean Giono, Regain.
Gustave Foëx (1844–1906), professeur à l’École d’agriculture de Montpellier, étudia, avec d’autres figures éminentes, les vignes américaines afin de tester leur résistance au phylloxéra et pouvoir ainsi greffer les variétés françaises sur pieds américains. La statue représente une jeune femme qui embrasse une femme âgée, symbolisant la vigne américaine qui vient au secours de la vigne française.
On trouve aussi de l’assemblage dans l’art.
Prenons par exemple le grand artiste italien du XVIe siècle Giuseppe Arcimboldo.
Nous aurions pourtant du mal pour distinguer le plus enraciné de tous ses célèbres portraits proto-surréalistes. Lequel préférez-vous, les racines nasales ou plutôt le visage fruité ?